Les petits affaires de Marie Louise

visuel les petites affaires de Marie louise

 

 

 

visuel j'ai fouiné

 

 

 

 

2006 Les petites affaires de Marie Louise , Éditeur Soc et Foc
ISBN 2-912360-37-4 Année de parution : 2006 Prix : 12€

Un petit livre bleu. Comme un carnet. De souvenirs… Un petit bijou de mélancolie. De nostalgie. Sans jamais tomber dans la tristesse. Non, ici la tristesse n’a pas droit de cité. Juste la douceur de se souvenir avec émotion des jours heureux. Des moments de rien, ces petits rien qu’on voit à peine passer et qui longtemps après laissent en bouche le goût du bonheur… Un livre plein de profondeur. De sérénité. D’émotion. De pureté.

Sofie Vinet s’est plongée dans les petits objets de Marie-Louise, sa grand-mère, et accompagne chacun d’eux (présents dans le livre sous forme de photo) d’un petit texte. Et la magie opère. On entre dans cet univers qui nous est inconnu. On y entre et on s’y sent chez soi. Parce que c’est juste. Parce que nos vies ont des similitudes… Parce qu’on est tous exilés de son enfance…Et que le bonheur, ça nous travaille tous.

 Patrick Joquel –Avril 06

C’est sous-titré inventaire. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Marie­-Louise, c’est la grand-mère de Sofie. Et quand elle a disparu, Sofie a fouillé, fouiné et recensé dans les tiroirs, armoires et placards, toutes sortes de petits objets dont elle donne chaque fois une représentation photographique comme une preuve à l’appui de ses dires. Il y a des vieux journaux, avec des nouvelles d’un autre monde, une boite à savon contenant des poupées, une boite de médicaments renfermant des boutons, quelques photos, des objets religieux : eau bénite, chapelet, cierges, des ustensiles de couture et de tricot, un cadenas ici, des carnets et un agenda, de la ficelle, des étiquettes, une clé là, trois fèves, des vêtements, des boites vides… Tous objets sans valeur financière, d’aucun rapport dans un vide-grenier, mais à forte teneur sentimentale. Chaque commentaire de la petite-fille apportant une information, un sentiment, un sens à ce fourre-tout bien ordonné, et peu à peu on reconstitue une vie un peu passée mais qui s’est fondée sur toutes ces humbles choses qu’elle a laissées derrière elle et qui aurait certainement été rejetées aussi bien. Sofie Vinet en artiste plasticienne restitue leur dimension d’élégance, de délicatesse et de grâce à ce qu’on aurait pensé suranné, désuet, vieillot, défraîchi. On finit par regarder son carnet comme une exposition intime et lumineuse.

 Jacmo – Décharge n° 130 – juin 2006

Petit livre proche du carnet de poche(10 x 14,5 cm), format très inhabituel chez Soc et Foc. Poésie des objet retrouvé après la disparition de la grand-mère. Des objets quotidiens, souvent dérisoires, mais qui réveillent les souvenirs d’enfance, un peu à la manière du Je me souviens de Perec. Des objets photographiés sur chaque page selon un cadrage subtil et parfois malicieux. (n°27 – la boîte de Kalmine / avec la notice inscrite directement / sur le revers du couvercle métallique / ” Kalmine est un composé anti-douleur / Il est parfois précieux / pour les personnes dont l’estomac / est délicat ” / à l’intérieur des boutons des attaches / une vieille montre arrêtée)

Jean-Claude Touzeil (Revue Donner à voir)

Passant en revue soixante-quatorze petits objets de la vie quotidienne de sa grand-mère, l’auteur y retrouve souvenirs, enfance, amour, avec délicatesse : un texte, un fragment de photographie, de petits vers – une vie.

 Le coin de table n°28 (revue de la Maison de Poésie)

Le sous-titre inventaire ne donne qu’une vision partielle de cet ouvrage original. En effet. Sofie Vinet a regroupé là 74 photos d’objets ayant appartenu à sa grand-mère et 74 textes pour les accompagner. Ces petits poèmes du quotidien sont très émouvants grâce à leur pouvoir évocateur. Ils sont le complément né­cessaire aux images d’une intimité disparue. Le lecteur y découvrira une époque où l’on ne jetait rien, «pas même les quelques centimètres de laine / en fin d’aiguillée». Tous les objets avaient un rôle à jouer dans la vie de tous les jours. Il y avait les utilitaires bien entendu (épingles à nourrice, thermomètre, loupe…) mais aussi ceux qui se cachaient au fond d’un tiroir (clé, image pieuse…) ou encore entre les pages d’un livre de recettes (fleur séchée, page arrachée d’un carnet… ). La mémoire familiale se construit autour de ces petits riens rappelant un quotidien disparu puis retrouvé. Ainsi les objets intimes comme le foulard du jardin qui a conservé le parfum de la disparue, l’odeur d’une autre époque, cette odeur qui fait entrevoir “l’indicible du temps passé  / l’impalpable d’une absence”.

Georges Cathalo – Rétro-viseur n°105

 article chateaubriant